Christopher Evrard / Les Royaumes Démoniaques Tome1 / La Roche des Ages
Dans un monde où la magie est l’énergie, la surface est peuplée de créatures étranges. Certaines aiment l’eau, d’autres le feu, d’autres le sang…
Un monde magique, aux multiples secrets, dont la roche des âges, tant recherchée par Ciwen, un mage puissant.
Changer le monde, ou de monde ?
SWING OR SLOW / Rythms’n’Books talks about the flow :
Convoitises, trahisons, vengeances, obsessions, peurs, doutes, et légendes, c’est avec un grand plaisir que je vous adresse ma chronique d’une toute nouvelle découverte ;
Le premier roman de la saga fantastique de Christopher Evrard.
Auteur doté d’une imagination débordante, avec un univers bien à lui, bien fondé, qu’il retranscrit à merveille.
Il nous transporte dans son monde imaginaire, dans sa réalité…
J’ai eu du mal à me mettre dans le bain au prologue car i y a tout de suite beaucoup d’informations, de notions et d’images subtiles qu’on a pas envie de louper.
Mais après un bon café, et une bonne clope, j’ai fermé les yeux et respiré un grand coup. J’ai entamé le premier chapitre, et j’étais avec Ciwen, à l’orée du bois, sous ce grand chêne. Je l’ai suivie, et j’y ai pris goût.
Ce qui m’a plu dans ce roman c’est qu’on puisse justement se glisser dans l’environnement. On n’est pas forcément obligé de s’identifier aux personnages. On peut seulement revêtir l’enveloppe voulue et prendre par un récit, comme si on participait à l’histoire mais sans en être acteur, et c’est une approche très intéressante que j’aimerais retrouver dans les prochains tomes.
Les clans, les tribus, les villages, les fôrets, ont tous une électricité différente. Mes sens ont réagis en noir, rouge, vert, et bleue, entourés de toute cette magie et ces créatures légendaires. Les endroits récités ont tous une énergie, qui nous envahit pleinement.
Ciwen, le puissant mage en quête de la roche des âges, me ramène à mon caractère impatient et impulsif. Dans son langage mais aussi ses actes, il est dur et extrême. Mais ça n’enlève rien à son charme de guerrier solitaire, en souffrance de son passé.
Dans sa quête, il va rencontrer Olivia, une intriguante jeune femme dotée de multiples pouvoirs.
Olivia, elle, est torturée. Déterminée, mais aux séquelles brûlantes, assoiffée de vengeance. Elle n’agit que dans un seul et unique but ; la reconnaissance pour son peupleet une meilleure condition de vie, ce qui la rend naturellement attachante.
S’ajoute à ce duo, beaucoup de personnages. Elfes, nains, araignée velue, lycantropes, fées…
J’ai aimé tous les personnages, même les plus démoniaques et sadiques, ils tiennent leur rôle dans cette guerre entre le bien et le mal. Attention à ne pas s’y perdre quand même, il y a environ une quinzaine de protagonistes !
Ce roman aurait pu être tiré d’un jeu vidéo, où notre avatar chercherait des informations un peu partout, et assemblerait les pièces du puzzle, tout en évitant de se faire réduire en poussière par un monstre cornu ou une fée mal lunée.
La roche des âges a réveillé en moi, un instinct de gamer enfoui.
Le roman relate plusieurs moralités, qui sont plus ou moins entremêlées. Il reprend ce que la guerre a de mauvais, retournent des questions sur l’existence et l’ignorance, sur les hommes et leurs actes sur le monde. Leurs croyances et leur prétention de tout connaître.
Christopher parle d’esclavagisme, d’exil, de profits, de guerres et de croyances en écrivant son histoire fantastique. Des combats actuels déguisés dans son monde imaginaire.
J’aurais aimé le livre deux fois. Pour mieux m’en imprégner. De tous ces décors, ces odeurs, ces personnages, ces imaginations vers tous les possibles.
Mais pour mon plus grand bonheur, l’auteur m’a gentiment fait parvenir le brouillon du tome 2 !
Christopher a fait appel à une jeune artiste au grand talent, Art by Wuika / Jenny Burgy, pour lui confier la grande tâche de dessiner les tréfonds de ses visions.
Appel à tous les fanas de fantastique, ne loupez pas cette trouvaille !
Christopher est un auteur sensible, avec un vocabulaire recherché et varié. Efficace et complète, son histoire ne manque d’aucuns éléments et nous joue parfois des tours.
Petit conseil malgré tout ; prenez votre temps, ça se déguste !
« Quand je regarde ce monde, je ne vois qu’un gigantesque tombeau dans lequel on déambule en s’entretuant. Nous ne sommes que des âmes en peine attendant la mort, attendant la fin, priant pour qu’elle arrive rapidement, en silence, sans prévenir, sans souffrir. »
Le son à l’image
Cette chanson me transporte et je l’ai sélectionné pour Christopher. Je ferme les yeux et toutes les scènes apparaissent au ralentit, comme une bande d’annonce figée.
Ciwen debout dans une grande plaine, son corps électrifié sur l’herbe carbonisée et fumante. Olivia recroquevillée sous un grand arbre meurtri caressant un collier autour de son cou. Un petit garçon protégé d’une araignée géante dans les bois humides et brumeux…
